Vaux-sur-Aure et son patrimoine
Le manoir d’Argouges
Investi dès le VIIIème siècle, le site d’Argouges (provenant de ‘Ars’ qui signifie ‘rivière’ en celte) est un lieu unique auquel est attachée la légende de la Fée d’Argouges. Les vestiges de l’église Saint-Pierre nous rappellent que ce site fut une paroisse autonome jusqu’en 1829.


La configuration générale des bâtiments composant cet exceptionnel ensemble architectural constitue un exemple accompli de la dualité du mot ‘manoir’ - à la fois ferme et résidence seigneuriale pouvant vivre en “autarcie agricole”.On y distingue la basse-cour, située en aval des douves dont la forme irrégulière atteste de l’ancienneté du site, de la haute-cour à laquelle on accède par un pont dormant à deux arches à partir duquel le corps de logis principal apparaît dans toute sa beauté médiévale et Renaissance. Un rare colombier, des corps de garde, une boulangerie, un pressoir, comptent parmi les éléments les plus authentiques de ce site remarquablement préservé. Le fief immense fut possession de la famille d’Argouges, avant même Guillaume Le Conquérant, durant toute l’époque médiévale et jusqu’à son total abandon en 1632. La Guerre de Cent ans puis la première Renaissance italienne ont sensiblement modifié l’aspect esthétique du site.
Le château de la Ferrière

Seigneurie de Vaux-sur-Aure mentionnée dès 1603, le château actuel fut construit vers 1735 pour Claude Jacqueline Piedoue de Nerval, veuve de Michel Hemerel, cité dans une sentence de 1700 comme écuyer, conseiller du roi, vicomte de Bayeux, sieur de la Ferrière, seigneur et patron de Vaux-sur-Aure. En 1749, le château est acquis par un botaniste, Pierre Jacques Matthieu Moisson. Il y crée un jardin botanique où il acclimate des essences rares. En 1812, son successeur, le vicomte de Toustain Richebourg, et plus probablement son fils Henri qui s’y retire en 1848, transforment considérablement l’aménagement intérieur et le jardin régulier en un vaste jardin paysager. Entre 1944 et 1958, la communauté des Bénédictines de Caen, délogée par les bombardements, investit le château. Elle transforme, à cette occasion, l’aile nord des communs, en chapelle et édifie une galerie pour la relier au corps de logis.
Église Saint-Aubin, XIXe siècle

Fondée au XIIème siècle, l’église Saint-Aubin constitue un exemple de reconstruction d’un édifice dans le style néo-roman du XIXème siècle. Un transept a même été ajouté entre le choeur et la nef et tout le décor sculpté a été copié d’après des monuments ou des ouvrages d’architecture. Le tympan et le linteau du portail reprennent ceux de l’église Notre-Dame de Beaumais près de Falaise (Calvados), la façade occidentale reprend celle de l’Abbatiale Saint-Georges de Boscherville (Seine Maritime), et les clochetons situés sur la façade septentrionale, sont ceux du transept de l’Abbaye aux Hommes à Caen. De l’époque romane, l’édifice conserve seulement la tour du clocher accolée à la façade méridionale du choeur, et le chevet* plat, avec deux fenêtres dont les arcs sont sculptés de frettes crénelées*.
* FRETTES CRÉNELÉES
Ornement caractéristique de l’architecture romane dont le motif représente un créneau.
* CHEVET
extrémité de la nef assimilée à la partie supérieure de la croix où reposait la tête du Christ; le chevet est employé usuellement pour désigner la partie extérieure.